Norbert Mbumputu est journaliste et éditorialiste de notre radio. il intervient dans la tranche matinale “Les Matins de Joseph” pour analyser l’actualité en France et en Afrique. Voici son regard sur la dernière actualité de la république Démocratique du Congo :
PAR DELA LE COUP (FOURE) D’ETAT DE KINSHASA
Norbert Mbu-Mputu – Bristol (Royaume-Uni), 20 mai 2024. Gombe, le quartier huppé de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, et celui des résidences des ambassadeurs, non loin du Palais de la Nation, l’ancien parlement transformé en bureau du président de la république, s’était fait réveiller le dimanche 19 mai 2024 par des tirs nourris d’armes de guerre. Les autres quartiers périphériques de la mégapoles ne l’apprit que par des médias étrangers et des réseaux sociaux. Ce sont ces postings dont nombreux en ligne qui permettent de savoir ce qui se serait passé, en attendant les investigations officielles résumées actuellement par un communiqué dans la journée du dimanche par l’armée.
Les faits. Vidéos en ligne à l’appui, tout commença avec des tirs devant la résidence de Vital Kamhere, ancien ministre de l’économie et prochain président du parlement puisque seul candidat (c’est la nouvelle mode non éloignée de celle d’avant d’hier dite du MPR Parti-Etat) de l’Union Sacrée (celle-ci aussi ne date pas d’aujourd’hui), la coalition autour du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, ayant la majorité dans les deux chambres. Deux policiers par ses gardes tombèrent sur le coup, et, à l’impossibilité peut-être de terminer leur job sûrement de l’assassiner, la bande armée connue actuellement pour être celle de Christian Malanga se retira pour prendre possession du Palais de la Nations toute proche. Pour certains, la garde (républicaine) avait désertée les lieux, pour d’autres, cependant, elle se serait stratégiquement retirée pour y laisser pénétrer ces assaillants et les prendre en sandwich. C’est de là que, le sieur Christian Malanga Musumari, meneur et leader de cette cohorte armée, en tenue militaire, armes de guerre au point, comme le furent tous les siens dont son propre fils Marcel Malanga dont les vidéos en ligne le montre être formé aux techniques de combat, exhibant le drapeau de l’ex. Zaïre ayant donné le nom à leur mouvement New Zaïre, se mit à chahuter en français et en anglais être venu prendre le pouvoir et mettre fin à l’occupation, avant de raviver son équipe armée par le cri de guerre puisé de l’idéologie des combattants : « Ingeta ! ».
Reconstitution. Le reste est encore à reconstituer. Ce sont les vidéos en ligne qui permettent de comprendre que cette prise du Palais de la Nation ne fut que de quelques minutes, la Garde Républicaine qui arriva (ou qui peut-être stratégiquement revint sur ses pas, ou se ressaisie), prit le dessus sur ces assaillants qui vidèrent les lieux et descendirent jusqu’au fleuve où ils furent appréhendés et quelques-uns tombèrent sous les feux des soldats légalistes. Quelques secondes d’interrogatoires de ceux arrêtés et filmés, l’ère des réseaux sociaux oblige, dont le fils du leader ayant sûrement la nationalité américaine, un autre expatrié visible dans les images par sa peau blanche, permettent d’en savoir plus. Le britannique d’origine congolaise, le sieur Youssouf Ezangi (est-ce le second dans la ligne de commandement ?) expliqua, d’un air stupéfait et dépaysé, avoir rejoint le mouvement de Malanga croyant en son idéologie de New Zaïre, ce dernier leur ayant promis et convaincu que les Américains et d’autres étaient derrière lui, leur attaque du jour visait Vital Kamhere, Jean-Pierre Bemba et la nouvelle Première Ministre Judith Suminwa Tuluka devant alors être forcée de proclamer le coup d’Etat et la prise de pouvoir par Christian Malanga. Un autre assaillant visiblement identifiable par ses cheveux rasta ajouta, comme le confirmèrent d’autres audios des témoins et en ligne, qu’ils avaient été recrutés à Lukala, dans le Bas-Congo, où avait résidé le sieur Malanga pendant quelques temps, et c’est de là qu’ils étaient partis tôt le matin pour l’opération. Bref, les yeux larmoyant, les coups d’œil furtifs et le manque du professionnalisme dans l’opération ressemblant plus à un film mal monté démontrent que nombreux dans cette bande ne furent que des moutons de panurge. Avec la mort attesté de leur pseudo-leader, la vérité ne sera pas loin d’une évangile selon.
Christian Malanga. Mais, une analyse en profondeur permet de creuser sur le personnage et son mouvement et/ou parti politique. Christian Malanga. C’est de lui qu’il s’agit désormais. Un natif de Kinshasa, 41 ans, un ancien soldat de l’armée congolaise. A l’heure des oppositions anti-Joseph Kabila surtout galvanisées par les révélations du sieur (feu) Honoré Ngbanda, l’ancien responsable de la sécurité du Maréchal Mobutu, et son mouvement et parti l’Alliance des Patriotes pour la Reconstruction du Congo, APERECO, pour qui depuis la chute de Mobutu, le pays est pris en otage par la coalition américano-britannique ayant changé la géopolitique de la région d’Afrique Centrale et des Grands Lacs, la même coalition qui fit tomber Mobutu et prit pied dans la région via leurs deux pions : Museveni et surtout Kagamé, présidents de l’Ouganda et du Rwanda. Pour mieux et bien récoloniser le Congo, ils décidèrent de lancer une guerre par procuration à partir de septembre-octobre 1996 sous couvert de l’Alliance des Forces Démocratiques pour le Libération du Congo/Zaïre, AFDL, et dont le porte-parole était Laurent-Désiré Kabila qui la qualifia d’ailleurs d’un conglomérat des aventuriers. Ce dernier ayant fait volteface, il fut assassiné et remplacé par Joseph Kabila qui, selon Ngbanda, ne serait qu’un étranger au service de ses maîtres : le Rwanda. Même l’arrivée de Félix Tshisekedi après 18 ans de Kabila ne changèrent pas la donne. Le dernier message de Ngbanda, avant sa mort, était qu’il fallait tout mettre en œuvre pour ravir le livret parcelaire du Congo se trouvant entre les mains de Félix Tshisekedi si l’on voudrait encore réprendre le Congo. Et, ce message idéologique de Ngbanda fut bien accueilli dans la diaspora qui se mua en un mouvement socio-politique ayant commencé et prit pied à Londres : les combattants avec comme action phare l’interdiction des musiques congolaises, chose copiée par les autres diasporas congolaises qui devinrent des diasporas combattantes muées en plusieurs groupuscules de mouvements, associations et partis professant tous la même idéologie combattante, véhiculée par des jargons forgés du lingala : « mutankaliser » (rosser quelqu’un à mort jusqu’à le laisser en costume d’Adam – inauguré avec l’ancien directeur du cabinet de Joseph Kabila, Léonard Che Okitundu, « muntakalisé » à Londres), le cri de guerre et de ralliement « ingeta », « Mwana ndeke » (le petit/le rejeton d’un oiseau) pour désigner Joseph Kabila que Ngbanda popularisa être un étranger à moins de brandir son test ADN.
UDPS. Pour la petite histoire, « combattants » fut le nom et la désignation des partisans de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, le premier parti d’opposition au Mouvement Populaire de la Révolution, MPR, dit alors parti-Etat, et fondée en 1982 et dont le président jusqu’à sa mort fut Etienne Tshisekedi, le père de l’actuel président qui le reprit d’ailleurs. Contrairement aux membres du MPR qu’étaient tous les Zaïrois de l’époque qui étaient appelés des « militants », les UDPSiens optèrent pour les combattants. D’où, avec les élections truquées de 2011 où Joseph Kabila qui ne les gagnèrent sûrement pas devant un Etienne Tshisekedi proclamé second et qui clama les avoir remportées, ce dernier devint le leader adopté par les combattants qui le recevaient dans toutes les capitales avec honneur et respect.
New Zaïre. C’est dans cette mouvance qu’apparut aussi Christian Malanga et son mouvement et parti : New Zaïre. Son idéologie est que le pays ne peut être libéré que par une action militaire et, une fois libéré, il faudra revenir au nom Zaïre porte-bonheur. Pour huiler son idéologie et faire le lobbying de son mouvement et lui-même auprès des Congolais, notamment les combattants, il se mit à organiser des visites guidées dans divers pays, notamment dans des boites militaires, s’affichant avec des armes diverses, y allant même avec certains de ses membres qui crurent en lui. Pour tout mystifier, il recourut à des appartenances à des milieux secrètes, participa à certains rituels d’intronisation, et se fit même connecter au message de Simon Kimbangu se disant être « mokonzi ya bilaka », pour dire en lingala, le leader élu et attendu puisque annoncé par les ancêtres (et même Dieu). D’où, ses voyages même en Israël, au Vatican, ses photos et vidéos avec des prélats et d’autres chefs religieux qu’il commentait être des séances d’intronisation, d’acceptation ou de bénédiction de son mouvement. Alors que ces leaders (religieux) avec qu’il se fit photographier n’en pigeaient pas grand-chose de ses idées et de son plan militaire pour ou contre la RDC. Puis, il vint souvent au pays, quasi clandestiment du temps de Kabila, mais plus ouvertement avec l’avènement de Félix Tshisekedi. Christian Malanga n’est pas un inconnu de Kinshasa et de ses autorités. Ce qui fait d’ailleurs dire aux mauvaises langues que c’e serait peut-être un deal (lequel et avec qui) mal tourné. Et dans ce cas, la loi d’omerta de s’appliquer avec l’acteur principal à vite envoyer ad patres avec ses secrets ! Une version à retracer difficilement aux vues des vidéos en ligne et de l’analyse du scénario… A moins que, qui sait !…
Il aurait ainsi eut des contacts jadis avec l’UDPS, ce qui ne serait pas étonnant.
Sociologie congolaise. La boucle était ainsi bien bouclée puisque tous les membres que Malanga recruta, dans une culture congolaise dite des « mabanga » (en lingala des pierres qui, une fois lancées sur un tonneau vide produit des vacarmes) ou dédicaces, la pratique nouvelle en musique congolaise où les chansons sont envahies par des citations et des attributs des noms, des épithètes et des sobriquets des pseudo-mécènes et d’autres célébrités épi-phénomènes à l’instar de FMI, Terminal A, Hymne Nationale, Haut Sommet, Unité Centrale, Grand Saoudien, Bill Gates, etc… Au fait, ils sont des personnes se faisant appeler par des noms d’emprunt les décrivant comme étant des célébrités ou mieux des richissimes ou hommes forts, ce qu’ils ne sont pas en réalité. Non pas seulement que, in fine, ils finissent à le croire et à se comporter pour reflécter ces dénominations farfelues, mais à force de les appeler ainsi, c’est ces images-là d’eux qui se vérouillent chez le commun des mortels. Un vrai cercle vicieux comportemental, un chacun se servant de l’autre comme son ascenseur, un chacun renvoyant, psychologiquement, l’ascenseur à l’autre.
D’ailleurs, c’est dans cette optique que les combattants sont célèbres par le fait qu’ils portent souvent diverses tenues et chaussures militaires, appelées « nzakomba » dans la lexique du combat, tenues et chaussures non originales qui, en Occident, s’achètent et peuvent se porter comme des habits d’amusement, même si l’on y ajoute des berêts en différentes couleurs et même des insignes non officiels. Ces tenues d’apparats, dénominations dédicacées, photoshops véhiculés en ligne, vidéos et autres images téléchargées, des personnes comme Christian Malanga s’en sont servis pour se prévaloir un rénom et se définir être un leader bien connecté. Au pays des aveugles… D’ailleurs, avec une diaspora pas souvent connectée et vivant dans nos ghettos culturelles dans ces capitales occidentales, il n’est trop facile à un quidam malin, bien et/ou mal intentionné, de rouler tous dans sa farine blance. Celà, volontairement ou involontairement, consciemment ou inconsciemment. Ou tout ceci à la fois. C’est en les fréquentant que je compris que les combattants se nourissent des illusions, les leurs propres aussi, mais que ces illussions finissent parfois à les rendre esclaves qu’ils ne se rendent même plus compte qu’ils sont manipulés même par leurs propres rêves, mensonges, sous-information, désinformation, dans une telle « post-truth society ». Il leur faut une vraie cure de désintoxication, certains ayant même sacrifié incroyablement leurs vies familiales pour le « combat ».
D’où, ce constat de ce marché de dupes entre de tels leaders, de tels organisations et mouvements, se servant de la réaction épidermique surtout de ceux qui, ayant échoué pendant leurs séjours en Occident, ne rêvent plus qu’à un retour au pays, même dans un cercueil selon la maxime congolaise de « fwa ku Mputu » (mourir coûte que coûte en Europe et revenir dans un cercueil revenant de l’Europe – est un honneur). Pour ne pas revenir ou aller au pays bredouille, quoi de plus intéressant et honorant que d’y apporter le cadeau (même empoisonné) du combat, de la libération armée contre l’occupant !
Aussi, ceci expliquerait la façon ostentatoire du sieur Christian Malanga de se pavoiser dans ces exercices militaires apparents (en Occident, l’on peut aller se faire photographier dans certains champs de tirs ou même certains plateaux de montages des films copies-conformes des het exercices militaires). Rien d’étonnant car, contemporain de nous tous, Malanga a sûrement le « m’as-tu-vus » et la culture des « mabanga » dans le sang de ses veines. Même dans des activités et projets devant d’abord se murir d’un rideau de silence et se réaliser dans un laboratoire en cachette en attendant que le fruit ne murisse, le Congolais jouera et joue souvent au bling-bling ! Très peu adopte la loi de philosophie politique conseillant que « ceux qui en font partie ne disent rien ; ceux qui disent qu’ils en font partie ne savent rien ».
Mutatis mutandis. En plus, s’il est dit qu’il n’y a de corruptions que parce qu’il y a des corrupteurs et des corrompus, il ne peut avoir ces illusions sans qu’il puisse avoir des illusionnistes et des illusionnés. Ces illusions sont ainsi avalées et prises pour des réalités surtout par ceux qui, anciens condisciples de ceux-là hier, une fois au pouvoir. Car, la réalité chez nous voudrait qu’une fois une parcelle du pouvoir offerte, que l’on se distancie de siens d’hier, selon l’exclamation : « nazalaka moninga na bino te » (je n’ai pas été votre égal) ! Daconnecté désormais de la réalité, de telles leaders ou autorités bombardés, avalent aussi trop vote de telles affabulations.
Une fois, il me fallait rassembler ce que j’avais encore de force pour convaincre une autorité congolaise de passage à Londres pour une conférence que les tenues portées par les combattants n’étaient que des habits d’apparats ! Ayant pris un prospectus d’une marche des combattants dans sa poche, le sieur qui était un ancien ministre, un homme connecté, m’apostropha en me disant : avec ces tenues et surtout des charts de combat et des armes lourdes de ces photos, c’est me prendre pour un con !… Pour lui, il était convaincu et ne pourra, pour ne rien au monde, changer sa position que les combattants étaient soutenus par ces anglosaxons n’aimant pas le Congo… Hélas, il n’avait jamais entendu parler de photoshop…
Illusion muleliste. Il faudra avoir l’opportunité de fréquenter ceux-là ayant épousé ces évangiles de libérations par une lutte armée pour mesurer le degré d’hypnose et d’extase produit par ces leaders à l’instar de Ngbanda et Malanga. Ils croient en eux, ne peuvent les questionner, les évaluer et les remettre en question ; ceux-là aussi les nourrissant par des messages d’espoir et de combat et surtout d’une victoire finale. L’opération du dimanche dernier à Kinshasa n’est pas le premier (Dieu seul sait s’il sera le dernier) du sieur Malanga. Par plus d’une fois, certains de la même religion se retrouvèrent au Congo-Brazzaville, ayant abandonné notamment à Londres (pour ceux observés), femmes et enfants, ayant payé leurs propres billets d’avion pour Brazzaville pour réjoindre des bataillons déjà prêts à traverser le fleuve réjoindre d’autres dont certains dans les camps militaires de Kinshasa, pour donner l’assaut final et chasser les étrangers et Kabila du pouvoir. La désilusion d’y avoir broyer du noir à Brazzaville ne le découragèrent nullement; leurs leaders les fit toujours rouler dans leurs farines en les rédirigeant soit à l’est rejoindre Dieu seul sait qui, certains ayant même tenté de pactiser avec leurs propres diables : Paul Kagame…
C’est l’explication plausible de la scène quasi rocambolesque du dimanche matin à Kinshasa qui est une évidence que « tout n’est pas que du théâtre » (nyonso ezalaka théâtre te), dixit le président du parlement Congolais Mboso. Hélas, l’impression est que ce sont ces acteurs de théâtre Congolais qui ont du vent en poupe surtout dans la diaspora ; la vérification, la remise en question (très peu on lu Mabika Kalanda), l’évaluation et que sais-je encore, ne sont pas congolais. D’où, ces crises socio-politiques sans fin. Car, il faudra avoir l’opportunité d’approcher les leaders et acteurs politiques Congolais, même les plus en vue, pour se rendre compte que très peu mettent vraiment un minimum de sérieux dans leurs actions et leurs projets même politique. Ne chantons-nous pas que « chance eloko pamba » (la chance arrive au bout du chemin) ? Comment expliquer et imaginer par exemple qu’un ancien président de la Commission Electorale Nationale Indépendante se soit mué en un chef de guerre ? Comment s’expliquer que ce sieur fut présenté à ce poste comme un de leurs , urbi et orbi, par les « églisettes » de réveil et leurs pasteurs se nommant et s’ordonnant eux-mêmes des « bishops », « archibishops » et « apôtres », alors qu’il n’en était pas un, le pays entier ayant été ainsi roulé dans la farine dans une superchérie actuellement avouée par ses acteurs eux-mêmes !
C’est en écrivant le livre sur Patrice Lumumba (L’autre Lumumba. Peuple du Congo, histoire, résistances, assassinats et victoire sur le front de la Guerre froide) que je me rendis compte de cette force d’une idéologie comme jadis avec le socialisme, le communisme et le léninisme prophétisant une société illusoire sans classes où tous seront égaux. Comment expliquer qu’un Pierre Mulele par exemple traversa de Brazzaville pour son Kwilu natal, après quelques bribes de formation de guérilla en Chine et ailleurs, et commença une rébellion/insurrection avec seulement deux pistolets ? Très peu tirent les leçons de la fameuse popularité et le succès notoire des Simba-Mai-Mulele (est-ce la même publicité actuelle des Mai-Mai et des Wazalendo ?) tous pulvérisés à la première action vraiment armée. Une analyse des autres groupuscules de rebellions ne peuvent que faire rire, comme le remarqua, stupéfait même Che Guevara (un autre illusionniste-visionnaire ?) lorsqu’il arriva à l’est du Congo soutenir les rebelles qui n’existaient même pas et n’en étaient même pas une. L’aventure malheureuse de Christian Malanga, avec hélas, mort d’hommes, ne serait sûrement pas éloignée de ces autres d’hier ou d’avant-hier qui se terminèrent par des tragédies et drames.
On aura tout vu. Certes, la chance joue parfois pour faire réussir de telles aventures. Des victoires qui ne sont des esceptions confirmant la règle voulant que, dans ces genres de choses, il faut une bonne préparation et une petite dose d’anticipation. Les réussites nécessitent un petit soubassement de sérieux faisant défaut souvent dans nos actions et projets congolais.
Aussi, de l’autre côté, si les forces de sécurité, l’armée et les différentes autorités de tutelle de Kinshasa furent tout autant surpris par cette attaque, si celle-ci ne fut pas, comme le pensent certains, un coup préparé et monté par le.s pouvoir.s apprenant le machiavélisme, la politique ayant sa raison que la raison même ne connaît pas, c’est que le pays a des problèmes et des problèmes très sérieux et doit vite se ressaisir !
Certes, il subsiste des questions sur les mobiles intrinsèques de ce qui apparait être un montage d’un film où, in fine, les gardes et autorités qui l’auraient autorisé oublièrent se concerter : une fois sur le plateau virtuel du montage, certains ont cru à la réalité d’une attaque et ouvrirent feu… Le temps de se rendre compte de la réalité : il y a déjà mort d’hommes à qualifier de victimes collatéraux, les pauvres !
« Tout n’est pas que du théâtre ! ». Eviter parfois de prendre des rêves pour des réalités aurait pu sûrement empêcher une telle tragédie avec des innocents partis, certains emprisonnés et d’autres pouvant parfois être usés après comme de boucs émissaires dans la course au pouvoir, qui sait !
Norbert MBU-MPUTU,
Freelance journalist,